Communiqué | Bilan de la saison estivale, état de santé économique de la filière française et projets majeurs pour l’avenir
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- 06/09/2023
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A l’occasion de sa conférence de presse de rentrée annuelle, la Fédération des Industries Nautiques (FIN) a dressé un bilan de la dernière saison estivale, présenté l’état de santé économique de la filière française ainsi que les projets majeurs qui façonneront l’avenir du secteur.
Une saison estivale nautique 2023 jugée bonne mais en retrait après deux années exceptionnelles
Les sports nautiques et les activités de plaisance attirent toujours un grand nombre de pratiquants. La FIN note une meilleure fréquentation sur la façade ouest pour cette année. Si la location maritime est jugée normale (avec un léger infléchissement sur les locations courtes), la location fluviale est, elle, en retrait ; le secteur espérant une arrière-saison plus clémente désormais. Le secteur de la grande plaisance fait l’objet d’une forte inquiétude de la part de la fédération professionnelle. L’activité de charter dans le yachting poursuit son décrochage : la France est rétrogradée à la 4ème place européenne depuis 2022 avec 18% de part de marché contre 33% en 2015.
« La saison estivale nous semble relativement bonne avec une activité sur l’eau toujours soutenue, mais jugée en retrait par rapport aux deux dernières années exceptionnelles. Hormis pour l’activité du yachting, nos littoraux sont toujours attractifs mais ils perdent légèrement en puissance, pour des raisons multifactorielles. Les phénomènes météorologiques n’expliquent pas tout. Si la France est la première destination touristique mondiale, il est absolument nécessaire de mieux tenir compte de ses atouts nautiques, littoraux ou non » a estimé Jean-Paul Chapeleau, Président de la FIN.
2022, une année qui confirme la bonne santé de l’industrie française
Les performances de l’année 2022 confirment les résultats observés depuis la crise du COVID et participent à la robustesse du secteur. En 2022, le chiffre d’affaires de la filière nautique atteint un niveau record à 5,4 milliards d’€ et le taux d’exportation de la production française affiche un sommet historique à 80,6%.
« A ce stade il est difficile de se prononcer sur la suite. 2022 s’inscrit dans le sillon des années exceptionnelles post covid. Les immatriculations de bateaux neufs et les mutations du premier semestre 2023 sont bonnes mais nous sentons une contraction du marché. Les salons d’automne et d’hiver, nationaux comme internationaux, seront importants pour notre filière » d’après le Président de la FIN.
Salons nautiques, la nouvelle dynamique de la FIN participe au rayonnement de la filière à l’international
La fédération professionnelle développera un 5ème pavillon au METSTRADE (15-17 novembre, Amsterdam) dédié à la technologie des foïls et confirme une augmentation de la surface d’exposition de la France à hauteur de 7% pour atteindre 2 150 m². Par ailleurs, la FIN annonce la création du premier pavillon France à l’IBEX (3-5 octobre, Tampa).
« Regrouper les équipementiers Français à Tampa nous paraissait stratégique pour les aider à se développer à l’international. L’IBEX des USA est le pendant du METSTRADE en Europe, salon qui, sous l’impulsion de la FIN, a vu la France se hisser à la première place et devenir la représentation nautique la mieux exposée. Sur IBEX, nous abordons aujourd’hui le sujet modestement, avec une dizaine d’entreprises ; mais si la dynamique est là, alors nous pouvons espérer faire croître là aussi, notre influence » d’après Fabrice Lacoume, vice-Président de la FIN.
La FIN annonce l’achat de la société M20, propriétaire du salon international du multicoque
L’accord entre Jean-Paul Chapeleau, Président de la FIN, Philippe Michel et Frederic Morvant, propriétaires de la société M20, a été conclu le 5 septembre, à Nantes, après plusieurs mois d’échanges. La prochaine édition (3-7 avril 2024, la Grande Motte) restera organisée par la société M20, filiale de la FIN. « Lancé en 2010, l'International Multihull Show s’est imposé comme référence mondiale par les professionnels pour soutenir la filière des catamarans, trimarans, à voile et à moteur. Il nous est apparu primordial de continuer à en assurer son développement et de maintenir l’événement en France » estime la FIN.
Nautic de Paris, un avenir qui se dessine dans les Hauts-de-Seine
A l’issue d’un travail en ateliers qui avait rassemblé 250 professionnels, la FIN avait présenté sa feuille de route lors de son Assemblée Générale du 15 mars dernier. 4 objectifs avaient été assignés au nouveau Nautic : disposer d’un plan d’eau, développer un événement d’avenir qui repose sur des marqueurs forts comme la transition écologique et la digitalisation tout en demeurant un moment festif, réduire les coûts pour les exposants et l’empreinte environnementale, développer des nouveaux partenariats et des nouvelles synergies avec des acteurs publics comme privés. La FIN confirme que ce projet est bien avancé pour une implantation dans les Hauts-de-Seine et devrait présenter la maquette de la 62ème édition de l’événement, le 24 novembre prochain.
« Nous sommes dans le timing. Nous façonnons actuellement les approches budgétaires et notre prochaine étape débutera dès la semaine prochaine au salon de Cannes. Notre objectif est de présenter à la filière, le 24 novembre prochain, les contours d’un événement qui va se réinventer totalement ; il nous restera ensuite 11 mois pour le faire grandir » selon Fabien Métayer, DG de la FIN.
Faire de la France, la nation leader de la transformation écologique nautique
Si l’industrie nautique Française est aujourd’hui en avance sur un certain nombre de sujets liés à la transition écologique et au cycle de vie du bateau, la FIN veut faire de la transformation écologique son objectif numéro 1. Première et unique filière au monde du traitement des bateaux en fin de vie ; l’APER, l’éco organisme de la filière, aura déconstruit 10 000 bateaux à la fin de l’année et impulsé la création de 30 centres de traitement des bateaux à déconstruire sur le territoire.
« Dans le prolongement de l’APER, les constructeurs français se sont rassemblés il y a quelques mois pour mettre en place une méthodologie relative à l’analyse du cycle de vie (ACV). C’est une première aussi. L’objectif des ACV est de partager les mêmes indicateurs, tant au niveau de l’industrie française qu’avec nos homologues européens. A travers European Boating Industry (EBI), nous partageons l’objectif de disposer de référents communs qui nous permettront ensuite de peser concrètement sur l’empreinte écologique de la plaisance, tant dans sa conception que dans son utilisation » a déclaré Jean-Paul Chapeleau.
L’APER, à l’heure du bilan, s’interroge sur son avenir
L’éco organisme APER fêtera ses 5 ans à la fin de l’année. Ce premier cycle a vu sa montée en puissance progressive, et affichera un bilan honorable de 10 000 bateaux déconstruits. Un nouveau cahier des charges, pour la période 2024-2029, est en projet actuellement et fait l’objet de discussions avec le ministère de l’écologie depuis plusieurs mois.
« Nous espérons que le ministère de l’écologie comprendra les spécificités qui sont les nôtres et l’importance de soutenir cette jeune filière, pionnière et exemplaire » a rappelé Fabien Métayer.
Emploi formation, la FIN fait de l’attractivité et la promotion de ses métiers une priorité à travers « L’équipe nautique recrute »
L’industrie et les services nautiques, ce sont désormais 43 000 emplois directs et plus de 100 000 emplois indirects. 1 500 postes sont à pourvoir au sein de la filière. Pour faire face à cette situation, ses entreprises recourent aujourd’hui massivement à l’alternance (56% des entreprises de la filière y ont eu recours entre 2019 et 2021 et 44% d’entre elles pour la 1ère fois en 2022).
Pour accompagner le dynamisme de notre filière et attirer des nouveaux talents, la FIN a lancé en fin d’année dernière la campagne « L’équipe nautique recrute » à destination des jeunes et des adultes en reconversion.
"Celle-ci se déploie dans de nombreux bassins d’emploi sous différentes formes (affichage, réseaux sociaux, actions de terrain…) et invite tous les acteurs, employeurs comme futurs collaborateurs, à se rencontrer notamment grâce à la plateforme https://lequipenautiquerecrute.fr/ » a expliqué Gildas le Masson, Président de la commission sociale de la FIN.