Economie du partage : les ports de plaisance s’adaptent
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- 03/12/2015
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Location entre particuliers, propriété… de nouveaux usages auxquels les ports cherchent les meilleures réponses.
5 000 à 10 000 bateaux auraient été loués, l’été dernier, de particuliers à particuliers ; et la tendance semble durable. Après avoir gagné le monde du transport, de l’hébergement et des échanges en tout genre, l’économie du partage pourrait gagner aussi le nautisme. « Face à cette évolution, la règlementation devra encadrer les nouvelles pratiques », estime Matthieu Guilloto, permanent à l’Association des ports de plaisance de l’Atlantique.
Au port de Carnon par exemple, la directrice adjointe Patricia Bendinelli accueille depuis le printemps dernier une société de location de bateaux entre particuliers, « Leur projet était sérieux et ingénieux », témoigne-t-elle. La société loue notamment les bateaux de plaisanciers absents, ce qui permet à ces derniers d’atténuer leurs charges et de faire entretenir leur bateau quand ils ne sont pas là. « Cela a renforcé notre attractivité, généré de l’activité et de la consommation », constate aujourd’hui Patricia Bendinelli, qui a pérennisé ce partenariat.
Renforcer la sécurité
Pour que tout se passe bien, de nombreux acteurs proposent d’adapter les usages, du côté des ports comme du côté des propriétaires. Actuellement, par exemple, un plaisancier est supposé faire une déclaration à la capitainerie s’il loue son bateau ; or beaucoup ne le font pas en pratique… Face à cela, les locataires d’un jour n’ont pas forcément l’expertise ni les compétences requises pour utiliser un bateau en toute sécurité. « Nous pourrions imaginer que la déclaration soit facilitée, propose Matthieu Guilloto, et en même temps promouvoir un véritable accompagnement de l’usager, pour que la prise en main, même ponctuelle, se fasse dans les meilleures conditions possibles. »
« Nous avons tout intérêt à nous adapter à cette économie de l’usage », confirme de son côté Franck Dosne, directeur des ports à la chambre de Commerce et d'Industrie de Nice Cote d’Azur. Il propose de son côté la mise en place de nouvelles formations et un renforcement des exigences du permis bateau, pour que les marins d’un jour soient mieux préparés à affronter tout type de situation. « Quand les baby boomers auront tous pris leur retraite, insiste-t-il, c’est toute la société qui sera en demande de ce type de service. » Un peu comme en navigation : mieux vaut épouser le courant que de lutter contre.
En revanche, la location de bateaux de plaisance comme hébergement (sans que le bateau ne soit utilisé pour naviguer) pose beaucoup de questions et de problèmes aux gestionnaires de port. « Les infrastructures portuaires ne sont pas destinées à cela ; Ceci pose des problèmes de sécurité et d’usage. Les nuisances occasionnées aux autres plaisanciers en escale, venus chercher l’abri et le repos au port sont réelles. »
Il est vrai que, très souvent, les comportements de ces nouveaux publics ne sont pas adaptés : les ports de plaisance sont conçus pour des marins !